Un jour que je l’attendais dans un bar du Parallelo (ce bar était alors le lieu de rendez-vous de tous les repris de justice français : barbeaux1, voleurs, escrocs évadés du bagne ou des prisons de France. L’argot, un peu chanté sur l’accent de Marseille et en retard de quelques années sur l’argot de Montmartre, en était la langue officielle. On y jouait non la ronda mais la passe anglaise et le poker) Stilitano s’apporta. Avec leur habituelle politesse, un peu cérémonieuse, les macs parisiens le reçurent. Sévère, mais l’œil souriant, il posa gravement son grave derrière sur la chaise de paille dont le bois gémit avec l’impudeur d’un sommier. Ce râle du siège exprimait parfaitement mon respect pour le postérieur solennel de Stilitano dont le charme n’était pas tout ni toujours contenu là, mais là, dans cet endroit — sur lui plutôt, se donnait rendez-vous, s’accumulait, déléguait ses vagues les plus caressantes et des masses de plomb ! — pour donner à la croupe une ondulation et un poids retentissants.
Je refuse d’être prisonnier d’un automatisme verbal mais il faut que j’aie recours encore cette fois à une image religieuse : ce postérieur était un Reposoir.
1proxénètes